Cumul Emploi-Retraite 2025 : Les Nouvelles Règles Bouleversent Vos Droits

 Cumul emploi-retraite : ce qui change en 2025 pour les retraités

Un dispositif encore marginal en France

En 2025, la France reste en retrait par rapport à ses voisins européens concernant l’emploi des seniors : seuls 58 % des 55-64 ans sont en activité, contre 75 % en Allemagne et 78 % en Suède. Le cumul emploi-retraite, bien qu’il offre un complément de revenu non négligeable, reste marginal : 4,6 % des retraités seulement (environ 710 000 personnes sur 15,4 millions) combinent pension et activité.

Pourtant, les avantages sont concrets. En 2020, les retraités cumulant activité et pension touchaient en moyenne 20 % de plus que les autres. Le revenu complémentaire généré est estimé à 9 000 € par an en moyenne.

À consulter : Réforme du cumul emploi-retraite : ce que cela signifie pour votre avenir financier (SocialMag)

À lire aussi : La vérité surprenante sur la retraite en France : ce que personne ne vous dit

Pourquoi une nouvelle réforme en 2025 ?

Le 26 mai 2025, la Cour des comptes publie un rapport accablant : « Le cumul emploi-retraite : un coût élevé, une cohérence à rétablir ».

À consulter : Lire le rapport complet de la Cour des comptes

L’objectif ? Réduire les abus, rééquilibrer le système et réaliser 500 à 550 millions d’euros d’économies annuelles.

Les chiffres montrent que 15 % des bénéficiaires cumulaient plus de 100 000 € de revenus salariaux annuels avec une pension moyenne de 61 000 €, alors que la pension moyenne nationale est de 18 000 €.

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Quels sont les objectifs de la réforme 2025 ?

  • Limiter les effets d’aubaine pour les hauts revenus

  • Encourager la prolongation d’activité via la surcote plutôt qu’un départ anticipé

  • Cibler les retraités modestes, pour lesquels le dispositif reste essentiel

  • Maîtriser les dépenses publiques, dans un contexte de déficit élevé

Le système devient plus restrictif, surtout avant 67 ans, pour recentrer le dispositif sur les besoins réels.

Nouvelles règles du cumul intégral

Le cumul emploi-retraite intégral permettait de percevoir sa pension sans plafond de revenus. En 2025, cela n’est plus possible dans tous les cas.

Conditions en 2025 :

  • Avoir liquidé toutes ses pensions (base et complémentaire)

  • Avoir atteint 67 ans ou le taux plein avant cet âge (62/64 ans selon l'année de naissance)

  • Respecter un délai de carence de 6 mois en cas de reprise chez le dernier employeur

À consulter : Explication détaillée sur le site de l’Agirc-Arrco

Avant 67 ans, ces critères rendent le cumul intégral nettement moins accessible.

Le cumul plafonné se renforce

En cas de non-respect des conditions du cumul intégral, le cumul plafonné s’applique. Il encadre les revenus perçus et réduit la pension en cas de dépassement.

Nouveautés 2025 :

  • Écrêtement partiel : seule la part du dépassement est retirée de la pension

  • Nouveaux plafonds :

    • 160 % du SMIC (2 882,88 € bruts/mois en 2024)

    • ou le dernier salaire brut avant retraite (le plus avantageux des deux)

    • Indépendants : 50 à 100 % du PASS selon le statut (soit jusqu'à 47 100 €)

À consulter : En savoir plus sur les plafonds 2025 avec Capital

Professions concernées :

  • Ex-salariés reprenant chez leur ancien employeur (avec délai de carence)

  • Fonctionnaires : revenus limités à 1/3 de la pension

  • Travailleurs en zones rurales : plafond relevé à 100 % du PASS

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Qui sont les plus concernés ?

La réforme touche surtout les retraités cadres ou indépendants aux revenus élevés. En 2020, 15 % des retraités en cumul avaient des revenus salariaux supérieurs à 100 000 €.

Des écarts de genre et de statut persistent :

  • 54,6 % des femmes en cumul sont employées ou ouvrières

  • 34,1 % des hommes sont cadres (contre 15,8 % des femmes)

  • 2/3 des emplois exercés en cumul sont à temps partiel (notamment chez les femmes)

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Un outil vital pour les retraités modestes

Pour les retraités aux petites pensions, le cumul emploi-retraite reste indispensable. Il permet de porter un revenu net à 2 300 € mensuels, contre 1 300 € sans cumul.

« On n’a pas le luxe d’arrêter de travailler à 62 ans avec un gros matelas. Le cumul est vital. » — Michel, ancien boulanger devenu chauffeur-livreur.

Aides compatibles en 2025

Certaines aides sont maintenues, même en cas de cumul :

  • ASPA (sous conditions)

  • Indemnisation maladie (limitée à 60 jours depuis 2021)

  • Pension de réversion non affectée

À consulter : Consultez la fiche pratique sur le site de la Cipav

Une automatisation des contrôles attendue

Le suivi reste déclaratif et peu contrôlé. La Cour des comptes préconise un recours aux bases DSN (salaires) et RGCU (carrières) pour automatiser la détection des abus.

Des premiers tests menés par la Caisse des dépôts ont permis de détecter des cas de non-conformité et de lancer un suivi des indus.

À consulter : Tout savoir sur le cumul emploi-retraite en 2024 (Neovia)

Conclusion : un dispositif plus encadré, mais encore utile

La réforme 2025 marque une rupture : les cumulants aux revenus élevés sont davantage encadrés, tandis que les retraités modestes restent protégés. L’objectif est clair : assurer un usage plus équitable et mieux ciblé du cumul emploi-retraite.

Ceux qui envisagent de reprendre une activité doivent être attentifs aux nouvelles règles. Pour en tirer le meilleur parti, une bonne information et un accompagnement sont essentiels.